Planter des arbres indigènes au profit de l’environnement et de l’agriculture
Ian McClatchy dans les pâturages des basses terres de la ferme Rupert Hill, la maison familiale. Photo : Philippe Boivin.
À la ferme Rupert Hill, dans la municipalité de La Pêche, à une quarantaine de kilomètres au nord de Gatineau, Ian McClatchy a trouvé une parcelle de terre où cultiver la terre et vivre avec sa famille.
À quelques minutes de la fin de l’autoroute, la ferme Rupert Hill est nichée dans les collines qui surplombent la vallée de la rivière Gatineau. La terre est belle et vallonnée, mais dans les basses terres, le vent peut parfois être d’une redoutable intensité, créant des conditions difficiles pour le bétail et les pollinisateurs.
Membre d’ALUS Outaouais, qui a été lancé en 2021, Ian était impatient de participer au programme ALUS et d’encourager son adoption dans la région.
« Les objectifs et la philosophie d’ALUS m’ont séduit. Cela correspondait à ma façon de penser », dit Ian.
« Ainsi, dans les zones où il n’y a pas de couverture, comme ici, les abeilles ne seront pas très heureuses et elles polliniseront moins », explique Ian.
Ce sont ces défis environnementaux qui ont motivé Ian à entreprendre un projet de brise-vent avec ALUS, en plantant des arbres et des arbustes indigènes pour ralentir le vent. Mais ce n’est pas le seul bénéfice du projet.
« Les arbres et arbustes agissent également comme une barrière à neige, créant des congères plus grosses et plus denses qui entraînent une plus grande accumulation d’eau au printemps », explique Ian.
Le projet le plus récent de Ian avec ALUS, un brise-vent de trois rangées d’arbres et d’arbustes indigènes. Le projet a été réalisé en collaboration avec les fermes voisines, la Ferme Forêt et la Ferme Sol. Photo : Philippe Boivin.
Il faudra un certain temps pour que les arbres arrivent à maturité et offrent tous ces avantages environnementaux, mais Ian planifie ses opérations en pensant au long terme. Ian le sait, il faut du temps pour bâtir une ferme.
« La ferme a probablement commencé vers 1850 », dit Ian.
Bien sûr, la ferme a beaucoup évolué depuis, mais le paysage a également changé. « Ce lac n’était pas aussi grand avant. Il était vraiment minuscule », dit Ian. Le lac Fairburn jouxte la ferme Rupert Hill et les propriétés voisines et mesure environ 800 mètres sur 500 mètres à ses points les plus longs et les plus larges.
Auparavant, la zone abritait un marécage de cèdres et une forêt mixte de pins, explique Ian. Après que la forêt ait été en grande partie défrichée, le terrain s’est affaissé et le marécage est devenu un lac.
Ian avec le Lac Fairburn en arrière-plan. Photo : Philippe Boivin.
« Les gens du coin ont plusieurs histoires à raconter sur l’impact que nous avons eu sur la terre », dit Ian. Mais cela peut parfois être un mal pour un bien, le lac Fairburn étant maintenant devenu un habitat important pour plusieurs espèces.
Soucieux de l’avenir, Ian s’est donc associé à ALUS pour la création d’un brise-vent à plusieurs rangs d’arbres et d’arbustes, entrepris avec ses voisins le long de leur ligne de clôture commune, sur les terres de Ferme Forêt et de Ferme Sol.
« Trois rangées, dont deux sont des arbres et une des arbustes », décrit Ian. « Deux rangées de mon côté et deux du côté des voisins, suivant notre clôture de délimitation sur une certaine distance. »
Les espèces plantées comprennent le pin blanc, l’érable à sucre, l’érable argenté, l’érable rouge, l’amélanchier à feuilles étroites, l’aronia, le noisetier à bec, l’abutilon, le sorbier d’Amérique, l’airelle rouge, l’amélanchier d’Allegheny et le noisetier d’Amérique. En tout, c’est 88 arbres et 90 arbustes qui ont été plantés.
Un érable argenté planté dans le brise-vent. Il est encore frêle mais il a un bel avenir devant lui. Photo : Philippe Boivin.
« Toutes les plantes que nous avons plantées forment des puits de carbone. Donc, pendant toute la durée de leur existence, et même après, ils séquestrent une certaine quantité de carbone », explique-t-il. « Et même après la mort de ces arbres, bien que le carbone soit lentement libéré, il y a toujours un écosystème », un écosystème qui s’inscrit dans un continuum qui contribue à nourrir la biodiversité.
Et si ALUS se concentre sur les résultats pour les producteurs, l’environnement et la collectivité, Ian ne peut s’empêcher de trouver un peu d’intérêt personnel dans ce travail.
« Faire partie de l’environnement, être dans l’environnement ; être un terrien », s’amuse Ian. « Je ne peux pas dire que cela ne me profite pas directement à moi aussi, même si le lien direct est peut-être moins évident. »
Le fait de travailler avec ALUS Outaouais a permis à Ian d’avoir accès à des ressources auxquelles il n’aurait pas eu accès autrement, notamment plusieurs bénévoles qui ont aidé à la plantation. Ces ressources reflètent l’éthique communautaire qui sous-tend le travail d’ALUS et d’Ian, des communautés qui permettent à des champions de l’environnement comme Ian de poser des actions concrètes qui profitent à leur collectivité locale et à la nature.
« Le programme est tout simplement génial ! » dit-il.