Grâce au financement du Programme du bassin du lac Winnipeg, ALUS met en œuvre des projets sur le terrain, au Manitoba et en Saskatchewan, et permet à la collectivité de les visiter.
En 2019, le Programme du bassin du lac Winnipeg du gouvernement du Canada a annoncé l’octroi de près de 140 000 $ de financement à ALUS Canada pour des travaux majeurs d’infrastructure naturelle au Manitoba et en Saskatchewan. Peu de temps après, le programme ALUS Little Saskatchewan River (ALUS LSR) a organisé une visite en autobus des projets du district de conservation afin de montrer des exemples de projets ayant une incidence positive sur l’environnement.
La tournée de juillet, qui a été financée par ALUS Canada et le Programme du bassin du lac Winnipeg et qui compte sur l’appui du district de conservation de la rivière Little Saskatchewan, a sensibilisé les gens aux types de programmes disponibles aux agriculteurs et éleveurs dans la région.
C’était une belle journée d’été et alors que l’autobus faisait le chemin d’un endroit à l’autre, 22 participants ont pu admirer les magnifiques prairies regorgeant de canola jaune vif et de luzerne violette qui s’étendent à perte de vue, de Rapid City, au Manitoba, à la ferme familiale de Dennis Pedersen, membre du comité consultatif du partenariat ALUS.
Située près de Newdale, au Manitoba, la ferme de Dennis a été fondée en 1881. Kevin, le fils de Dennis, est également participant ALUS et représente la cinquième génération à gérer la ferme sur le même terrain. Voir la vidéo de 2015 ici.
Dennis et Kevin Pedersen se sont tous deux inscrits à ALUS pour améliorer des parcelles de leurs terres qui étaient difficiles d’accès et sujettes aux inondations lors de précipitations extrêmes ou de la fonte des neiges.
Le sol dans ces zones ne convenait pas à l’agriculture en raison de sa forte salinité et du mauvais rendement des cultures. Il convenait plutôt comme zone tampon entre des terres cultivées plus productives et des terres humides et criques de faible altitude.
ALUS a aidé Dennis Pedersen à créer des zones tampons riveraines avec des herbes pérennes aux racines profondes qui peuvent emprisonner et filtrer l’excès de nutriments pendant les inondations. Sans ces projets en place, l’eau s’écoulait hors des champs sur les terres humides et les criques en transportant avec elle différents intrants agricoles, comme des fertilisants, des herbicides et des pesticides, ainsi qu’une couche arable.
Les zones tampons riveraines permettent d’interrompre ce processus : une bande dense de plantes soigneusement sélectionnées emprisonne les polluants avant qu’ils ne se retrouvent dans le cours d’eau, permettant à l’eau de ruissellement d’être réabsorbée par le sol.
Ceci permet d’améliorer la qualité de l’eau à la ferme des Pedersen, mais aussi pour les collectivités avoisinantes du bassin hydrographique.
Pendant la visite du site, Dennis et Collen Cuvelier, coordinatrice du programme ALUS, ont présenté des renseignements précis sur ce projet ALUS qui nécessite deux ans de travail. Lors de la première année (en 2019), il fallait s’occuper de la tonte et de la préparation du site et lors de la deuxième année (en 2020), il faudra ensemencer la zone.
Lors de la tournée de 2019, les invités ont pu clairement voir le contraste entre la croissance naturelle et chaotique où le bourdonnement des pollinisateurs se fait entendre et la monoculture adjacente soignée de la ferme des Pedersen.
Pour mettre en œuvre un projet ALUS, il faut normalement tenter d’éliminer les espèces de mauvaises herbes nuisibles, mais le projet des Pedersen présentait déjà des composantes de graminées fourragères qui se régénèrent naturellement et des herbes non graminéennes qui fleurissent dans cette riche zone riveraine.
Pedersen est l’un des 21 participants ALUS des Prairies qui profiteront du financement du Programme du bassin du lac Winnipeg d’ALUS Canada. Au total, cette subvention aidera ALUS à mettre en œuvre des projets sur plus de 334 hectares (825 acres) au Manitoba et en Saskatchewan.
Ceci signifie améliorer les zones humides, planter des bandes tampons autour des lacs et des criques pour filtrer l’eau de surface avant qu’elle se déverse vers les voies d’eau et installer des systèmes d’abreuvement hors site et des clôtures sans danger pour la faune, pour éviter que le bétail accède aux écosystèmes de ces zones humides améliorées.
Tous ces projets ALUS contribuent à améliorer la qualité de l’eau tout en créant des habitats fauniques essentiels et en diminuant les risques d’inondation et de sécheresses pour les collectivités en aval, ce qui fait partie des services de soutien des écosystèmes.
« En effet, une des meilleures façons d’améliorer la qualité de l’eau en aval est de restaurer et d’améliorer les zones humides en amont. Le programme ALUS constitue une chance inouïe pour les agriculteurs et les éleveurs de faire des changements positifs au sein des Prairies », affirme Paige Englot, directrice de la division des Prairies d’ALUS Canada.