L’exploitation agricole de 1 100 acres des King est située dans le comté de Lambton, en Ontario. Mary Ellen King et John King s’en occupent avec grand soin et un petit coup de main d’ALUS.
Un nouveau souffle à une exploitation agricole familiale
Les terres sont dans la famille King depuis les années 1830. Utilisées à l’origine pour y faire paître le bétail, elles ont été transformées en terres agricoles en 2004. Cependant, lorsque les propriétaires ont retiré la couverture végétale permanente pour faire de la culture en lignes, ils ont remarqué que le sol était fortement érodé. Ils ont donc décidé d’adopter des pratiques agricoles durables.
Depuis, John King et Mary Ellen King ont retiré 116 acres (47 hectares) de terres marginales ou fragiles de la production agricole afin de restaurer les parcours naturels, de protéger les eaux et les sols et d’accroître la biodiversité des habitats aquatiques et terrestres de leur exploitation agricole.
« J’ai vu d’énormes changements depuis que nous avons commencé à faire ça. Je n’avais jamais vu autant d’animaux, de reptiles et d’oiseaux avant. Quand les ornithologues amateurs viennent ici, ils voient des espèces qu’ils n’ont jamais vues auparavant. Ils deviennent très enthousiastes. C’est comme avoir un nouveau regard sur la vie », explique Mary Ellen.
Les King ont inscrit 27 acres de leurs terres au programme ALUS
Travaillant avec Ontario NativeScape, une division du Rural Lambton Stewardship Network qui s’est associé avec ALUS Canada pour présenter le programme ALUS dans le comté de Lambton en Ontario, les King ont inscrit 27 acres de leurs terres au programme ALUS.
« J’aime ALUS parce qu’il embellit mon monde et cela me fait du bien de donner en retour. Après tout, la nature s’occupe de nous », explique Mary Ellen King, qui est également membre du comité consultatif du partenariat d’ALUS dans le comté de Lambton.
Les projets d’ALUS sur l’exploitation agricole des King comprennent des milieux humides, des zones tampons riveraines, des aires forestières, des haies brise-vent, des haies et des peuplements de hautes herbes des prairies qui permettent de fournir un habitat, de séquestrer du carbone, de prévenir l’érosion et de protéger la qualité de l’eau.
« John et Mary sont d’excellents gestionnaires de leurs terres. Ils montrent l’exemple lorsqu’il est question de mettre en œuvre les meilleures pratiques de gestion environnementale et je suis heureuse que leurs efforts soient reconnus, par exemple, grâce au prix St. Clair Conservation Award qu’ils ont reçu en 2016 », explique Lindsay Buchanan, coordinatrice du programme ALUS dans le comté de Lambton.
Augmenter la capacité de conservation dans nos bassins hydrographiques
« Mary Ellen et John sont d’excellents exemples des mesures positives que les agriculteurs peuvent prendre pour améliorer les infrastructures écologiques du paysage. Le programme ALUS encourage l’augmentation de la capacité de conservation dans nos bassins hydrographiques par la création de systèmes agricoles résistants », explique Bryan Gilvesy, directeur général d’ALUS Canada.
À cette fin, les King ont protégé 4,8 km de rives en aménageant une zone tampon riveraine afin de contribuer à prévenir la sédimentation et à protéger la qualité de l’eau.
De plus, ils ont créé une série de terres humides interreliées sur leur exploitation agricole et ont fait dévier les bouches du système de drainage au moyen de tuyaux vers ces bassins afin que les eaux de pluie de 1 075 acres (435 hectares) de terres agricoles, qui coulaient directement dans Brown’s Creek, soient maintenant filtrées au moyen de ce système de filtration naturel et efficace.
Leur engagement envers la gérance de leurs terres est particulièrement important du fait de l’emplacement de leur exploitation agricole. Brown’s Creek, qui coule sur leur propriété, est un affluent important de la rivière Sydenham, qui coule à son tour dans le lac Sainte-Claire, puis dans les Grands Lacs. Le bassin hydrographique de la rivière Sydenham présente la plus importante diversité de moules d’eau douce au Canada (au moins 34 espèces de moules et 80 espèces de poisson s’y trouvent, dont la plupart sont considérés comme étant rares).
De plus, la propriété des King se trouve dans la « zone prioritaire 1 » de ce bassin hydrographique dans lequel pas moins de 14 espèces ont été recensées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Cela signifie que le travail des King sur leur exploitation agricole a une importance mondiale pour la conservation de certaines espèces, comme la villeuse haricot (Villosa fabalis), un mollusque d’eau douce qui n’existe nulle part ailleurs au pays et qu’à très peu d’autres endroits en Amérique du Nord.
Cela signifie également que les projets ALUS contribuant à produire de l’eau plus propre dans ce bassin hydrographique pourraient également jouer un rôle dans la protection de la qualité de l’eau du lac Érié, laquelle s’est grandement détériorée en raison des fleurs d’eau qui sont causées par plusieurs sources, dont l’agriculture.
« Ce sont eux, les mollusques et les poissons du ruisseau, qui nettoient l’eau », explique Lindsay Buchanan. Tout coule en aval. Nous travaillons en amont et ensemble, nous produisons des effets concrets.
Après tout, notre présence ici est courte. Mais ce que nous faisons a une incidence sur tout ce qui nous entoure. Nous pouvons détruire la nature ou la protéger en la laissant dans un meilleur état que nous l’avons trouvée. C’est à nous de choisir », souligne Mary Ellen.