Le Québec accueille le Forum pancanadien ALUS Canada

Le Forum pancanadien ALUS Canada comprenait des séances de formation intensives et une excellente visite des projets d’ALUS Montérégie, y compris un retour au site où ALUS avait célébré son lancement au Québec en 2016.

Forum pancanadien ALUS

Représentant 25 collectivités de 6 provinces, les participants au Forum pancanadien ALUS ont profité d’une excellente visite des projets d’ALUS en Montérégie durant laquelle les agriculteurs participants ont expliqué pourquoi ils travaillent avec ALUS pour apporter des améliorations environnementales à leurs terres. Photo : Sophie Caron

Plus de 50 coordonnateurs ALUS, membres du comité consultatif du partenariat (CCP), participants et membres du personnel de 25 collectivités ALUS au Canada ont participé au Forum pancanadien de cette année qui a eu lieu en Montérégie, au Québec, du 23 au 25 septembre.

Ce forum comprenait des séances de formation et de planification intensives durant lesquelles le personnel d’ALUS a étudié les meilleures pratiques de gestion des collectivités ALUS et la mise en œuvre de projets ALUS qui visent à enrichir la biodiversité et améliorer l’habitat de la faune, protéger l’eau des pesticides, filtrer les sédiments et les éléments nutritifs qui se trouvent dans l’eau et stocker le carbone dans le sol.

Yasmina Larbi-Youcef, coordonnatrice du programme ALUS Montérégie, et son équipe ont également organisé une excellente visite des projets locaux d’ALUS durant laquelle les agriculteurs ont expliqué pourquoi ils ont décidé de travailler avec ALUS pour apporter des améliorations environnementales à leurs terres. Pendant cette visite, l’équipe d’ALUS a reçu la visite d’un groupe de biologistes et de spécialistes de la conservation des bureaux d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) de la ville de Québec.

À la Ferme Girolois à Sainte-Brigide-d’Iberville, Gilles Loiselle, un participant du programme ALUS, a offert une visite de deux projets ALUS d’une taille d’un peu plus d’un acre chacun. Le premier projet est une haie-clôture de 44 mètres qui comprend des arbustes à fleurs indigènes, des feuillus et des pins et qui permet de donner une nouvelle vie à une terre agricole abandonnée présentant des pentes prononcées.

« La terre commençait à être infestée de mauvaises herbes, ce que je n’appréciais pas du tout. Puis, j’ai entendu parler du programme ALUS. J’ai donc rencontré leur agronome et nous avons élaboré un excellent plan pour le terrain. Je l’ai préparé et ALUS s’est occupé du reste. »

Gilles Loiselle

« La terre commençait à être infestée de mauvaises herbes, ce que je n’appréciais pas du tout. Puis, j’ai entendu parler du programme ALUS. J’ai donc rencontré leur agronome et nous avons élaboré un excellent plan pour le terrain. Je l’ai préparé et ALUS s’est occupé du reste. » – Gilles Loiselle, participant au programme ALUS (de la Ferme Girolois à Sainte-Brigide-d’Iberville, au Québec) explique le début de son projet ALUS, une haie-clôture de 44 mètres qui comprend des arbustes à fleurs indigènes, des feuillus et des pins afin de donner une nouvelle vie à une terre agricole abandonnée et présentant des pentes prononcées. Photo : Sophie Caron

Le deuxième projet de Gilles Loiselle est une zone riveraine où ont été plantés en 2018 des fleurs indigènes, des amélanchiers alnifoliés et des feuillus afin d’offrir un habitat faunique et d’emprisonner l’eau qui se serait retrouvée dans le ruisseau.

La tournée ALUS Montérégie s’est ensuite arrêtée à Saint-Mathias-sur-Richelieu, à la Ferme Gestion Petit Manoir, une exploitation de 200 acres où Olivier Martin, participant au programme ALUS, cultive ses champs et élève 30 000 cochons chaque année. M. Martin a présenté au groupe trois de ses projets ALUS qui visent à produire des services écologiques au bénéfice de l’environnement et la collectivité.

Le premier de ses projets ALUS visait l’amélioration d’un étang près de la ferme par l’aménagement d’une zone tampon autour de l’étang qui comprend des arbres et des arbustes fruitiers comestibles et l’amélioration de la qualité de l’habitat faunique avec des nichoirs à merles-bleus et hirondelles et deux sites de nidification sablonneux pour les tortues serpentines habitant l’étang.

Le groupe a ensuite fait son chemin dans un champ implanté d’une culture de couverture de moutarde, de trèfles et d’ivraies, puis s’est dirigé vers deux autres projets ALUS le long de la rivière des Hurons, une rivière importante dans le bassin hydrographique qui porte le même nom et qui abrite cinq espèces de poissons menacées, y compris le chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi), un poisson unique.

Olivier Martin a expliqué au groupe qu’ALUS a fait de grands travaux pour aider à freiner l’érosion des rives, y compris des travaux d’ingénierie physique autour de la conduite d’évacuation du terrain, l’installation d’une haie brise-vent riveraine double d’une longueur de 180 mètres et d’une largeur de 8 mètres et l’aménagement d’un pré fleuri pour les pollinisateurs.

« La culture de protection et les engrais verts sont très importants pour moi, mais je souhaitais également prévenir l’érosion de la rive sous la glace tous les printemps. Il est important de prendre soin de la terre pour les générations à venir. Ça ne me dérange pas de renoncer à certains profits si ça signifie que mes filles pourront continuer à pratiquer l’agriculture ici dans le futur » explique Olivier Martin.

Olivier Martin

« Il est important de prendre soin de la terre pour les générations à venir. Ça ne me dérange pas de renoncer à certains profits si ça signifie que mes filles pourront continuer à pratiquer l’agriculture ici dans le futur » explique Olivier Martin, participant au programme ALUS (de la (Ferme Gestion Petit Manoir à Saint-Mathias-sur-Richelieu, Québec), pose devant un de ses projets ALUS, une zone tampon profonde composée d’arbres indigènes et d’amélanchiers alnifoliés avec des nichoirs à merles-bleus et hirondelles et des sites de nidification pour les tortues serpentines habitant l’étang. Photo : Sophie Caron

L’équipe ALUS Montérégie a également guidé le groupe vers un autre site de projet riverain qui se trouvait à proximité. M. Martin ne pouvait pas cultiver ce terrain de deux acres parce qu’il n’avait plus de chemin d’accès, donc il a décidé de reboiser la zone grâce à un projet ALUS en plantant 75 arbres indigènes de 9 espèces différentes et 150 arbustes indigènes entre ces arbres. Pour entretenir le tout, il suffit de garder le gazon à un niveau bas jusqu’à ce que les arbres soient bien enracinés.

La visite s’est terminée par un retour au premier projet d’ALUS au Québec, soit à Saint-Jean-Baptiste où ALUS avait célébré son arrivée au Québec en 2016.

Trois ans plus tard, il est incroyable de voir comment la haie de saules tressés le long de l’intérieur des berges du ruisseau s’est développée et est devenue une rangée de feuillage luxuriant et résistant qui prévient de manière efficace l’érosion et produit de l’eau plus propre pour la collectivité en aval. De plus, la haie riveraine à trois rangées d’arbres et d’arbustes indigènes est devenue beaucoup plus grande et est remplie de cerises de Virginie et de baies de sureau pour les oiseaux, la faune et les employés d’ALUS qui visitent l’endroit.

Retour aux origines!

Retour aux origines! La tournée s’est terminée par un retour triomphal au premier projet ALUS au Québec, plus précisément à Saint-Jean-Baptiste, où ALUS a célébré son lancement québécois en 2016.

Tous les sites où le groupe s’est rendu lors de la visite d’ALUS Montérégie sont de bons exemples d’intégration réussie de zones humides, de zones riveraines et d’arbres et arbustes indigènes dans des exploitations agricoles rentables et actives.

ALUS Canada remercie la Fédération de l’UPA de la Montérégie pour son accueil chaleureux lors du au Forum pancanadien de 2019.

Il convient de répéter qu’à l’heure actuelle, ALUS Montérégie est le seul programme ALUS au Québec à offrir une rétribution financière pour valoriser les efforts déployés par les producteurs agricoles dans la production de services écologiques.

ALUS Montérégie est en fait un partenariat entre ALUS Canada et l’UPA (Union des producteurs agricoles; union des cultivateurs du Québec) en Montérégie. Lancé en 2016, le programme ALUS Montérégie compte maintenant 21 participants de 18 municipalités et 8 MRC différentes.

ALUS Canada est fier de travailler en collaboration avec la Fédération de l’UPA de la Montérégie, un leader du changement agroenvironnemental local depuis près de 25 ans, et ce, afin de contribuer à améliorer la qualité de l’eau, à enrichir la biodiversité et à participer activement à la lutte contre le changement climatique en favorisant la cohabitation entre l’agriculture et l’environnement.

« Notre objectif est d’encourager les exploitations agricoles à continuer d’améliorer la qualité de l’eau et la biodiversité de toutes les rivières de notre territoire. Comme le fait ALUS, les gouvernements doivent aussi reconnaître les efforts environnementaux consentis par le secteur agricole », explique Jérémie Letellier, vice-président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

ALUS Montérégie

ALUS Canada remercie la Fédération de l’UPA de la Montérégie pour son accueil chaleureux lors du Forum pancanadien de 2019. De gauche à droite : François Thomas (directeur de l’aménagement du territoire, Fédération de l’UPA de la Montérégie), Lynn Bishop (vice-présidente, Finances et opérations, ALUS Canada), Yasmina Larbi-Youcef (coordinatrice du programme ALUS Montérégie). Photo : Sophie Caron

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