Hope Jensen: Construire un paradis grâce à l’agriculture durable

La ferme champêtre de Hope Jensen, en Alberta, est plus qu’un simple refuge isolé. C’est un engagement envers l’agriculture durable et la protection de la faune. 

Hope Jensen, ALUS Lacombe (photo by Myrna Pearman).

C’est au nord-ouest d’Eckville que Hope se construit depuis 2006 un petit coin de paradis en misant sur l’agriculture durable. Grâce au travail acharné de Hope, sa terre n’est pas seulement un refuge idyllique, elle est aussi devenue l’habitat de nombreuses espèces de mammifères et d’oiseaux.  

La ferme, nommée à juste titre Hope’s Haven (paradis de Hope), repose sur les 160 acres de terre que Hope a achetées en 2006. Vingt-six acres de ces terres sont actuellement inscrites au programme ALUS de Lacombe, et Hope et Dan ont travaillé sans relâche pour promouvoir l’agriculture durable, la préservation des berges et la protection de la faune.  

« Ce fut une formidable aventure de solutions créatives », raconte Hope lorsqu’on l’interroge à propos de sa collaboration avec ALUS et de ses pratiques d’agriculture durable. 

Planter des arbres et des graminées vivaces pour assurer la stabilité environnementale  

Les deux projets de la ferme, tous deux axés sur la durabilité de l’environnement, ont permis de revitaliser d’anciennes terres agricoles et de préserver la berge de la rivière qui les traverse. Bien que l’érosion de la rivière soit naturelle – avec le temps, un lac en croissant sera créé –, le processus s’accélère dans les zones où il n’y a pas de végétation.  

Les deux projets menés sur la ferme font appel à des pratiques agricoles durables afin d’accroître la stabilité de la berge et des terres environnantes. En d’autres termes, ces projets impliquent la plantation d’un grand nombre d’arbres et de cultures durables!  

Le premier projet ALUS sur la terre de Hope repose sur 15 acres d’anciennes terres cultivées qui se trouvent dans la plaine inondable de la rivière. Même si la terre était inondée uniquement lors d’années particulièrement pluvieuses, le sol demeurait détrempé. Hope y a donc planté des graminées vivaces pour assurer une gestion durable des cultures. Aujourd’hui, la faune locale peut également profiter des avantages qu’offre l’endroit : tous les ans, la zone est un endroit de nidification pour la sauvagine et d’autres espèces fauniques. 

Le second projet ALUS consiste à planter des arbres et des saules sur plus de 11 acres d’anciennes terres cultivées. Chaque année, plusieurs sont plantés et les boutures de saules sont utilisées pour favoriser la propagation naturelle. Depuis 2006, Hope a déjà planté des centaines d’arbres, devant même en déplacer certains puisque la berge commençait à s’éroder plus rapidement. Maintenant que ces arbres, qui comptent des saules, des peupliers et des épinettes, ont été déplacés, ils pourront s’enraciner profondément, stabiliser les berges et les terres agricoles et contribuer à purifier l’air.  

Le travail de Hope permet également de réduire la sédimentation due à l’envasement des berges, créant ainsi un tampon entre la rivière et les terres qu’elle loue à un autre agriculteur. 

Protéger la faune pour favoriser un écosystème prospère 

Bien que Hope et son mari, Dan, utilisent la ferme en tant que lieu de retraite isolé, de nouveaux voisins ont été attirés par le fantastique travail de Hope : une famille de visons de quatre bébés, de même qu’à l’occasion un héron bleu, un hibou moyen-duc et un colibri ou un tarin des pins. Un spectacle que le couple se réjouit de contempler. 

 « Je vois de nouvelles espèces tout le temps, mentionne Hope. Lorsque nous sommes arrivés ici, je voulais seulement des orioles, des colibris et des pygargues à tête blanche, mais maintenant, je les ai tous! » 

 À l’avenir, Hope aimerait aussi attirer des merles bleus azurés : elle a d’ailleurs déjà installé une douzaine de nichoirs prêts à les accueillir. 

 Pensant au dicton « construisez-le et ils viendront », Hope ajoute qu’elle ne sait pas qui seront les prochains, mais qu’ils sont en route! 

Préserver l’histoire en tant que composante de l’agriculture durable 

Le lien qui existe entre Hope et Dan et la terre va bien au-delà de leur travail pour la création d’un écosystème florissant. Ils se sont également tournés vers la préservation du patrimoine riche de leur ferme, qui se trouve sur le site d’une ancienne propriété familiale. Un ancien pavillon de bain, l’une des rares structures restantes de la propriété, témoigne de l’histoire du site.  

Tout au long du projet, les pratiques de l’agriculture durable, la préservation de la faune et la protection des ressources naturelles ont été au cœur du rêve de Hope et Dan. Ils effectuent eux-mêmes la plupart des travaux, mais apprécient le soutien qu’ALUS leur a offert.  

« On aurait dit que c’était un projet de guérison, mentionne Hope. L’écosystème tout entier a été totalement régénéré. Je m’assois ici et je me dis, wow! »  

Toutes les photos sont de Myrna Pearman.

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