Le financement philanthropique destiné à atténuer les changements climatiques est minime. En effet, il ne représente qu’environ 2 % des dons mondiaux et ce, malgré la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes comme les feux de forêt, les sécheresses et les inondations. Le Fonds de développement durable d’Echo Bay veut contribuer à changer cela en commençant par ALUS, son premier bénéficiaire.
« Les changements climatiques n’épargneront personne; peut-être pas demain, mais la solution doit arriver demain », dit Will Anderson, cofondateur de l’Echo Bay Sustainability Fund. « Les changements climatiques sont le risque existentiel que nous voulons aider à résoudre. »
Avec sa femme Cheryl et son frère Steve, Will Anderson a fondé l’Echo Bay Sustainability Fund en 2023 pour appuyer les solutions aux changements climatiques moins portées à générer des retours sur investissement conventionnels. « Nous voulons financer plusieurs solutions, comme l’élimination du carbone dans l’air », explique M. Anderson.
Les solutions technologiques à long terme, comme la capture du CO2, susciteront un intérêt économique et s’amortiront d’elles-mêmes. Cependant, le travail qui doit être accompli simultanément pour atténuer les risques climatiques et protéger les collectivités, comme la conservation et la restauration de la nature pour générer du capital naturel, séquestrer le carbone et renforcer la résilience des écosystèmes, ne suscite généralement pas l’intérêt du marché. Ce travail nécessitera donc un plus grand engagement de la part de la communauté philanthropique.
Même quand les dons philanthropiques sont axés sur le développement de solutions climatiques, les initiatives de conservation de la nature sont délaissées. Selon un rapport de ClimateWorks publié en 2023, les secteurs liés au climat les plus financés sont l’électricité propre et la décarbonisation des transports et du secteur industriel.
ALUS est le premier organisme à recevoir du financement du Fonds de développement durable d’Echo Bay. Une visite de la ferme YU Ranch, l’une des premières fermes de démonstration officielles ALUS à Norfolk, en Ontario, a suffi à convaincre M. Anderson qu’ALUS pouvait fournir des solutions en phase avec sa mission. Les projets fondés sur la nature de la ferme, comme la restauration des prairies, étaient concrets et visibles. « C’était une illustration très claire de la biodiversité », souligne M. Anderson. « On peut voir l’impact. »
L’autre attrait était le caractère unique et évolutif du programme ALUS. En tant qu’ancien entrepreneur en technologie, M. Anderson a admiré l’efficacité du modèle décentralisé d’ALUS et sa capacité à fournir un soutien structuré à ses collectivités et à inciter les entreprises à financer des projets climatiques sur le terrain.
ALUS est un organisme caritatif. Il propose aux collectivités un programme clés en main qui mobilise les producteurs agricoles et finance la création de projets fondés sur la nature dans les zones marginales de leurs terres. ALUS fournit aux collectivités un soutien technique et une aide à la mise en œuvre des programmes, ainsi qu’un financement provenant de sources publiques, privées et philanthropiques. Son modèle décentralisé confère l’exécution du programme et le pouvoir décisionnel aux collectivités. Les solutions sont ainsi adaptées à leurs réalités et à leurs défis environnementaux.
« Nous avons vraiment aimé la philosophie d’ALUS », confie M. Anderson. « Nous sommes enthousiasmés par les organisations qui mettent en place des solutions durables et d’assainissement de l’environnement. ALUS a un impact incroyable pour chaque dollar investi parce que son programme résout des problèmes concrets pour les agriculteurs tout en agissant sur le carbone, la qualité de l’eau et la biodiversité de manière intégrée. »
Le financement fourni par le Fonds de développement durable d’Echo Bay a aidé ALUS à élargir ses activités au Canada en 2023-2024 et a également soutenu le travail de quantification du carbone d’ALUS, qui est indispensable pour stimuler l’investissement dans les solutions nature pour le climat.
« En tant qu’organisme à but non lucratif, le financement qui peut soutenir le renforcement des capacités, l’acquisition de talents, la prestation de programmes et la recherche sur la quantification est essentiel pour faire progresser le travail que nous faisons au niveau national et sur le terrain dans nos collectivités », affirme Bryan Gilvesy, PDG d’ALUS. « Nous sommes reconnaissants de travailler avec des fondations entrepreneuriales telles que le Fonds de développement durable d’Echo Bay, qui reconnaît l’efficacité et l’évolutivité éprouvées du modèle d’ALUS quant à l’implantation de solutions concrètes aux changements climatiques. »
Le programme ALUS est actuellement offert dans 39 collectivités au Canada. Ces collectivités ont aidé les producteurs agricoles à ajouter plus de 8600 acres de nature au paysage agricole en 2023 dans le cadre du projet, soit 22 % de plus qu’en 2022. En ce moment, plus de 1700 agriculteurs et éleveurs ALUS gèrent et entretiennent activement plus de 52 000 acres de projets fondés sur la nature.